Le 20 octobre 2025, Erik Thedéen, gouverneur de la Riksbank, a appelé la Suède à un retour rapide à la discipline budgétaire, estimant qu’une prolongation de l’écart par rapport aux règles fiscales traditionnelles constitue un signal d’alerte.
Suite à l’adhésion de la Suède à l’OTAN en 2024 et à ses engagements vis-à-vis de la guerre en Ukraine, les principaux partis politiques ont suspendu les règles strictes de dépense budgétaire jusqu’en 2028. Cette suspension permet notamment un emprunt de 300 milliards de couronnes suédoises (~31,9 milliards USD) en dehors du budget ordinaire.
Parallèlement, la Suède s’est engagée à consacrer 3,5 % de son PIB à la défense, plus 1,5 % au budget de la défense civile un bond important comparé aux niveaux précédents.
Or, malgré ces engagements, ni le gouvernement ni le principal parti d’opposition n’ont encore dévoilé un plan clair pour revenir à un budget équilibré à partir de 2028.
Lors de son allocution, Erik Thedéen a déclaré :
« Il est extrêmement important que nous revenions au cadre budgétaire »
Il a précisé que « ce n’est pas un problème pour la Suède maintenant … mais je pense que c’est un peu un signal d’alerte » en soulignant que l’exclusion des dépenses de défense et d’Ukraine du budget normal est une mesure politiquement assumée mais risquée écrit Reuters.
Pourquoi c’est important
- Crédibilité budgétaire : Quand une banque centrale engage publiquement sur les finances publiques, cela signifie que l’équilibre des comptes de l’État est vu comme suffisamment fragile pour menacer la stabilité macroéconomique.
- Politique monétaire : Une situation budgétaire tendue peut limiter la marge de manœuvre de la Riksbank. Par exemple, si l’économie redémarre fortement, la banque pourrait devoir relever les taux plus tôt que prévu pour éviter une surchauffe inflationniste. Thedéen l’a d’ailleurs mentionné : un taux de politique monétaire trop bas pourrait devenir « trop » si la demande s’accélère.
- Impact marchés et devise : Une incertitude sur les finances publiques peut peser sur les rendements obligataires, la confiance des investisseurs étrangers, et la valeur de la couronne suédoise. Cela peut aussi influencer les anticipations d’inflation.
Les défis à venir
- Trouver un plan crédible pour intégrer durablement les dépenses de défense et de sécurité dans le budget « normal » après 2028.
- Assurer un financement viable sans recourir à un endettement croissant ou à des hausses d’impôts massives qui pourraient freiner la croissance.
- Maintenir la stabilité des prix alors que la Riksbank semble avoir achevé son cycle de baisse des taux ce qui réduit les marges de manœuvre en cas de redémarrage économique.
Le prochain rapport de la Riksbank sur la perspective d’inflation et de stabilité financière pourrait inclure des ajustements de discours si la trajectoire budgétaire s’avère plus risquée que prévu.
Les marchés obligataires suédois : une montée des primes de risque pourrait refléter les inquiétudes sur l’endettement.
L’évolution de la politique budgétaire suédoise, notamment toute annonce gouvernementale de plan de redressement ou de retour au cadre de dépenses strict.


