Les autorités turques ont déposé un acte d’accusation massif exigeant plus de 2 000 ans de prison pour Ekrem İmamoğlu, maire d’Istanbul et figure de l’opposition. Ce développement majeur soulève d’importantes interrogations sur l’avenir de la démocratie et de la compétition électorale en Turquie.
Dans une procédure judiciaire qui s’annonce longue et politiquement chargée, les procureurs turcs demandent une peine pouvant aller jusqu’à 2 352 années de prison contre Ekrem İmamoğlu, actuellement emprisonné, selon l’agence Reuters rapportée par le Financial Times.
Le maire d’opposition, principal rival du président turc Recep Tayyip Erdogan, est poursuivi officiellement pour 142 infractions, selon l’acte d’accusation publié mardi 11 novembre par le parquet de la ville. Selon l’agence officielle turque Anadolu, Ekrem Imamoglu, arrêté en mars pour « corruption » et considéré par la justice comme étant à la tête d’une organisation criminelle.
L’acte d’accusation, d’une ampleur sans précédent, mentionne 402 personnes suspectes, y compris İmamoğlu tous accusés d’avoir formé une organisation criminelle. Le procureur général d’Istanbul, qui qualifie ce réseau de « pieuvre », a affirmé mardi que ce dernier a causé un préjudice de 160 milliards de lires (3,3 milliards d’euros) à l’Etat turc sur une décennie.
İmamoğlu, élu maire d’Istanbul et pressenti pour être candidat à la présidentielle, avait déjà dénoncé les accusations comme étant « une tentative politique transparente » de l’écarter de la course.
Son arrestation en mars 2025 a provoqué l’une des plus importantes vagues de protestations en Turquie depuis plusieurs années.
Dans ce contexte, l’opposition turque et des observateurs internationaux expriment des craintes que cette procédure ne vise à neutraliser un adversaire politique avant l’élection présidentielle prévue en 2028.
Le marché turc a d’ailleurs réagi immédiatement : l’indice BIST 100 d’Istanbul a enregistré une chute de plus de 3 % après l’annonce.


