L’armée soudanaise a annoncé son retrait de la base militaire d’El Fasher, dernier bastion majeur en Darfour, laissant le contrôle au groupe paramilitaire Rapid Support Forces (RSF).
Ce conflit interne, qui dure depuis plus de 18 mois, a déjà causé des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de centaines de milliers de civils.
La ville d’El Fasher, capitale de l’État du Darfour-Nord, est un centre stratégique pour les lignes de ravitaillement et les opérations militaires dans la région. La prise de la base par le RSF constitue un tournant majeur dans le conflit, redéfinissant l’équilibre des forces et accentuant l’instabilité déjà chronique.
Contexte et enjeux
Le conflit entre l’armée soudanaise et les RSF, souvent alimenté par des rivalités ethniques et politiques, a transformé le Darfour en zone de crise humanitaire majeure. Avec la chute de la base d’El Fasher :
- Civils en danger : l’accès à la nourriture, à l’eau et aux soins médicaux est gravement restreint, et les organisations humanitaires peinent à intervenir dans des zones désormais contrôlées par les forces paramilitaires.
- Déplacements massifs : des milliers de familles fuient les combats et cherchent refuge dans les camps surpeuplés, où les conditions sanitaires sont précaires.
- Stabilité régionale menacée : l’avancée du RSF pourrait déstabiliser les zones voisines et exacerber les tensions intercommunautaires.
Le contexte humanitaire est alarmant : selon l’ONU, près de 2,5 millions de personnes ont été déplacées depuis le début du conflit en 2024, et des dizaines de milliers restent sans abri. Les pénuries alimentaires et médicales s’aggravent, et la violence continue d’entraver les opérations de secours.
Perspectives pour la paix et la diplomatie
Le retrait de l’armée régulière ouvre de nouvelles questions sur l’avenir politique et sécuritaire du Soudan :
- Négociations fragiles : les médiateurs internationaux, dont l’Union africaine et l’ONU, appellent à un cessez-le-feu et à des négociations inclusives, mais les dialogues restent suspendus à la volonté des belligérants.
- Risque de fragmentation : la victoire locale du RSF pourrait encourager d’autres groupes armés à s’emparer de territoires, rendant toute réconciliation plus difficile.
- Implications régionales : les pays voisins, notamment le Tchad et la République centrafricaine, surveillent de près l’évolution du Darfour, craignant des flux de réfugiés et une instabilité transfrontalière.
Impact humanitaire et réponse internationale
La communauté humanitaire redoute un aggravement de la crise humanitaire : famine, maladies et violence accrue. Plusieurs ONG et agences des Nations unies ont lancé des appels urgents pour financer les secours et sécuriser les corridors humanitaires.
- Focus sur les populations locales : familles déplacées, enfants non scolarisés et communautés vulnérables sont les plus touchés.
- Coordination internationale : ONU, Croix-Rouge et ONG locales tentent de fournir nourriture, abris et soins médicaux malgré les conditions d’insécurité.
- Carte interactive : suivre l’évolution des zones de contrôle en Darfour aide à identifier les régions les plus à risque et à orienter l’aide humanitaire efficacement.
Le retrait de l’armée soudanaise d’El Fasher et la montée en puissance du RSF symbolisent un tournant critique dans le conflit du Darfour. Au-delà des enjeux militaires, c’est une crise humanitaire majeure qui se joue, menaçant des centaines de milliers de civils et mettant la communauté internationale face à l’urgence d’agir.
La stabilité du Darfour dépend désormais de la capacité des acteurs locaux et internationaux à négocier et à protéger les populations vulnérables avant que la situation ne se détériore davantage.
 
								 
															 
				
