Réunis ce lundi à Luanda, en Angola, des dirigeants africains et européens ont ouvert un débat qualifié de décisif sur l’avenir financier du continent. Face à une dette publique en hausse et à des conditions de refinancement jugées de plus en plus contraignantes, plusieurs États africains ont appelé à repenser en profondeur les mécanismes internationaux d’allègement et de restructuration.
Un appel commun pour un système plus équitable
Au centre des discussions figure la demande d’un cadre financier plus juste, capable de répondre aux besoins réels des économies africaines. Les dirigeants présents estiment que les outils actuels notamment les restructurations ad hoc et les initiatives multilatérales existantes ne suffisent plus à protéger les pays les plus vulnérables face aux chocs économiques mondiaux.
Soutenant cet appel, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a souligné « l’urgence de bâtir une architecture financière mondiale qui reflète enfin les réalités du XXIᵉ siècle ». Selon lui, l’Afrique continue de supporter un fardeau disproportionné du coût de l’endettement, freiné par des taux d’intérêt plus élevés et des capacités d’accès au financement limitées.
Le rôle central du sommet UA–UE
Ce sommet organisé en Angola s’inscrit dans un effort plus large de coopération entre l’Union africaine et l’Union européenne. Les échanges portent autant sur la gouvernance de la dette que sur les stratégies de développement durable et de modernisation économique.
Les chefs d’État africains plaident notamment pour :
- des procédures de restructuration plus rapides et plus transparentes ;
- une implication accrue des créanciers privés et émergents ;
- un accès élargi aux financements verts ;
- une meilleure représentativité du continent dans les institutions financières internationales.
Des perspectives encore ouvertes
Si aucun accord concret n’a encore été rendu public, les positions exprimées à Luanda montrent une volonté commune de réviser les règles du jeu financier mondial. Plusieurs dirigeants ont insisté sur la nécessité de réformes structurelles afin d’éviter que les futures crises ne se traduisent une nouvelle fois par des cycles d’endettement insoutenables.
Le sommet de Luanda marque ainsi une étape importante : celle où l’Afrique entend peser davantage dans les décisions globales, en cherchant à établir un système capable de garantir à la fois stabilité macroéconomique et développement durable.


