L’entreprise brassicole du Cameroun répondait ainsi à la récente étude du Centre pasteur selon laquelle, l’alcool vendu à Yaoundé présenterait des risques graves pour la santé.
En réaction au récent rapport du Centre pasteur sur la qualité douteuse des boissons alcoolisées au Cameroun et abondamment relayé sur les réseaux sociaux, Boissons du Cameroun, dans un communiqué rendu public le 18 septembre 2025 a tenu à apporter des clarifications, rassurant par la même occasion ses consommateurs « sur la sécurité de ses produits ».
Dans ledit communiqué, l’entreprise souligne que « les échantillons analysés ne concernaient ni la bière, ni les alcools mix ». Et que « les vins et spiritueux que l’entreprise commercialise sont importés au travers d’accords de distribution conclus avec des partenaires prestigieux tels que Pernod-Richard ou Castel Frères, scrupuleusement respectueux des normes alimentaires camerounaises et internationales », peut-on lire dans le communiqué. « Les certificats de conformités ANOR obtenus pour chacun de ses produits qu’ils soient fabriqués localement ou importés, en témoignent.
Boisson du Cameroun appelle dès lors le public à privilégier l’achat de boissons auprès de points de ventes sûrs, connus et reconnus, afin « de garantir l’authenticité et la sécurité des produits consommés.
En effet, un récent rapport conjoint du Centre Pasteur, du département de biochimie de l’université de Yaoundé 1 et de l’institut de recherche agronomique pour le développement (IRAD) a fait l’effet d’une bombe dans le pays. L’enquête scientifique conduit pendant 6 ans révélait que plus « d’un tiers des spiritueux, vins et boissons locales vendus à Yaoundé, capitale politique du Cameroun dépassent les limites de méthanol tolérées par l’Union Européenne (UE). Certaines bouteilles de whisky atteignent jusqu’à 415 mg/l, soit huit fois la norme apprend-t-on de l’étude. L’ingestion ponctuelle de ce produit nuirait gravement à la santé. Selon les experts, « une exposition chronique à de faibles doses entraîne à long terme des lésions irréversibles : troubles digestifs, atteintes neurologiques, altération de la vision, cécité puis la mort. Une situation alarmante dans un pays où l’alcool est l’une des substances les plus consommées.
Le Cameroun s’affirme comme un géant de l’industrie brassicole en Afrique. Selon le dernier rapport du cabinet d’analyse BarthHaas, le pays a produit 930 millions d’hectolitres de bière en 2024, soit une hausse de 2,1% par rapport à 2023. Il occupe désormais le 5e rang de producteur africain, derrière l’Afrique du Sud (37 millions hl), le Nigéria (19,1 millions hl), l’Angola (16,2 millions hl) et l’Ethiopie (13,7 millions hl).
Derrière ce constat scientifique et des communiqués aussi rassurants soient t’ils, une vérité claire sans dégage. De l’avis de nombreux experts, le Cameroun ne dispose pas encore de véritables normes nationales spécifiques qui encadrent la production artisanale ou industrielle des vins. Les contrôles de qualité lorsqu’ils existent n’ont pas réels impacts sur le terrain. Cette absence de traçabilité ouvre un boulevard aux fraudeurs et prive les consommateurs de toute garantie sur ce qu’ils consomment.