Le Collectif des organisations de l’éducation au Cameroun (Corec) observe une grève générale des enseignants depuis le 8 septembre 2025.
Réuni en session extraordinaire le 31 août 2025, le Collectif des organisations de l’éducation au Cameroun (Corec) a annoncé une grève générale des enseignants à partir du 8 septembre.
Du 8 au 12 septembre, le collectif appelle l’ensemble des éducateurs à se rendre dans leurs établissements sans dispenser de cours. Dans de nombreux établissements d’enseignements
secondaires généraux, le mot d’ordre est respecté. « Les enseignants souffrent trop au Cameroun. Les conditions de travail sont déplorables. Nous en avons marre. Cela suffit nous sommes des êtres humains et nous avons besoin d’un stricte minimum », confie Serge Atemengue, très en colère. « Chaque année ce sont les promesses, c’est notre ultime chance
d’être entendu. Nous ne fléchirons pas. Nos doléances doivent être prises en compte », ajoute Nicole, enseignante dans un lycée à Yaoundé.
Une nouvelle phase d’escalade est prévue la semaine suivante : du 15 au 17 septembre, lesnenseignants observeront une cessation totale de toutes leurs activités, avant une reprise le 18
septembre. Le 6 octobre, le Corec projette de s’associer au Syndicat national des enseignants du supérieur (Synes) afin de donner une dimension nationale et interprofessionnelle au
mouvement.
Cette décision s’inscrit dans le cadre de la « troisième phase des actions de protestation » notifiée au Premier ministre le 11 août 2025, précise le secrétaire général à la coordination du
Corec, Roland Assoah Etoga, dans un communiqué.
Le mouvement fait suite à l’échec des négociations ouvertes en avril dernier avec le gouvernement, autour de trois principales revendications : l’organisation du Forum national
de l’éducation (FNE), la signature d’une convention collective pour l’enseignement privé, et la mise en œuvre d’un statut particulier devant déboucher sur une revalorisation salariale.
Estimant que l’exécutif, par son « refus systématique de poser des actes politiques et financiers indispensables à la résolution de la crise, a choisi de sacrifier l’avenir de nos 8
millions d’enfants sur l’autel de l’immobilisme », le Corec dit prendre « ses responsabilités devant la nation et l’histoire ». Le collectif prévient que le gouvernement sera tenu pour « seul
et unique responsable de l’escalade du mouvement et de ses conséquences inévitables sur l’année scolaire 2025-2026 ».
par Rosine Ntolo