Quatre Danois ayant perdu la vue après avoir pris des médicaments à base de sémaglutide, le Wegovy et l’Ozempic, recevront une indemnisation totale de 800 000 couronnes, a annoncé le Fonds d’indemnisation des patients. Trois patients avaient pris Wegovy, prescrit pour la perte de poids, et un patient Ozempic, utilisé dans le traitement du diabète.
Ces cas représentent les premiers règlements sur un total de 43 demandes déposées par des patients danois qui estiment avoir subi une perte de vision liée à ces médicaments.
La maladie en question, la neuropathie optique ischémique antérieure non artéritique (NAION), provoque des lésions oculaires permanentes et est difficile à évaluer, notamment parce qu’il s’agit d’un effet secondaire récent et rare. « C’est une maladie grave et complexe, surtout avec des médicaments nouveaux et des patients déjà exposés à un risque naturel de développer la NAION », explique Karen-Inger Bast, directrice du Fonds danois d’indemnisation des patients.
Selon l’Agence danoise des données de santé, environ 260 000 Danois ont été prescrits Wegovy depuis sa mise sur le marché il y a trois ans. Néanmoins, le risque de développer une NAION reste faible chez les patients ayant utilisé ces traitements plus de 14 mois sans incident.
En décembre dernier, l’Agence danoise des médicaments a alerté le Comité européen des effets indésirables, après que deux grandes études de registre danoises ont suggéré un lien entre la NAION et le sémaglutide contenu dans Wegovy, Ozempic et Rybelsus.
Le professeur Kurt Højlund, spécialiste en diabétologie à l’Université du Sud du Danemark, rappelle que la majorité des patients peuvent poursuivre leur traitement en toute sécurité. « Le traitement par Ozempic doit toutefois être interrompu si une NAION est détectée dans un œil », précise-t-il.
Initialement, Novo Nordisk avait nié tout lien entre la NAION et ses produits, estimant que les données disponibles ne démontraient pas de relation causale probable. Depuis, le Comité européen des médicaments à usage humain (CMP) a classé la NAION comme effet secondaire très rare, touchant moins d’un patient sur 10 000.


