Halloween devait être une fête amusante pour Efva Larsson, 45 ans, originaire de Sjöbo, dans le sud de la Suède. Déguisée en diable pour célébrer la soirée avec son fils, elle ne s’attendait pas à ce que le cauchemar commence… une fois la fête terminée.
« Quand j’ai voulu me démaquiller, la couleur ne bougeait pas du tout. On aurait dit que j’avais pris un énorme coup de soleil ! », raconte-t-elle en riant aujourd’hui.
Des heures de bataille contre le rouge infernal

Sur l’emballage, il était écrit que le maquillage partait simplement à l’eau et au savon. Mais rien n’y faisait. Efva a tout essayé : eau, savon, démaquillant, lingettes alcoolisées, huile… jusqu’à sortir les grands moyens.
« J’ai fini par prendre de la galltvål (un savon suédois au fiel) et une éponge de cuisine. J’ai frotté avec le côté vert, juste pour faire partir le rouge ! », raconte-t-elle. Résultat : une peau irritée et douloureuse, apaisée tant bien que mal avec de la crème Idomin, un onguent bien connu en Suède.
La panique avant le travail
Après plusieurs heures d’efforts, Efva commençait à s’inquiéter. Elle devait entamer un service de 24 heures dès le lendemain, en tant qu’assistante personnelle.
« J’ai eu un moment de panique. Je me suis dit que j’allais effrayer les personnes dont je m’occupe avec mon visage rouge écarlate ! », se souvient-elle, amusée.
Heureusement, au bout de quelques heures supplémentaires, la couleur a fini par s’atténuer.
Un maquillage acheté au Royaume-Uni
Efva avait acheté ce maquillage rouge dans une boutique TK Maxx au Royaume-Uni, quelques mois plus tôt. D’après elle, il s’agissait probablement d’un produit de théâtre à base d’huile, conçu pour résister à la chaleur des projecteurs autrement dit, un maquillage ultra-résistant.
« J’ai souvent utilisé du maquillage d’Halloween, mais jamais rien d’aussi tenace ! », admet-elle.
Aujourd’hui, elle préfère en rire :
« Je pense que la galltvål a fait le gros du travail. C’est une histoire qu’on racontera encore longtemps à la maison ! »
Quand l’esprit d’Halloween laisse une empreinte
Dans les traditions anciennes du Nord, on croyait qu’à la nuit d’Halloween, la frontière entre les mondes devenait plus fine, laissant les esprits errer parmi les vivants. Se déguiser en diable, en fantôme ou en créature des ténèbres n’était pas qu’un jeu : c’était une forme de protection, un moyen de tromper les forces de l’ombre pour qu’elles ne reconnaissent pas les âmes humaines.
Peut-être qu’en se peignant le visage d’un rouge infernal, Efva Larsson a, sans le savoir, franchi cette limite symbolique portant la marque du monde des esprits un peu plus longtemps que prévu.
Dans cette lumière automnale où la superstition côtoie la fête, son histoire devient un écho aux vieilles croyances scandinaves : à Halloween, rien n’est jamais tout à fait un hasard… et parfois, le masque décide de rester.
Halloween et les traditions du Nord : entre Samhain et Allhelgonahelgen
Si Halloween trouve ses racines dans la fête celtique de Samhain, célébrée pour marquer la fin des récoltes et l’entrée dans la saison sombre, les pays nordiques ont développé leurs propres rituels à la même période de l’année.
En Suède, en Norvège et en Finlande, la fête des morts appelée Allhelgonahelgen (la Toussaint nordique) reste un moment de recueillement, où l’on dépose des bougies sur les tombes pour honorer les disparus et éclairer la nuit des esprits.
Aujourd’hui, les célébrations modernes d’Halloween, venues d’outre-Atlantique, s’entremêlent à ces coutumes ancestrales. D’un côté, le rire et les déguisements ; de l’autre, la mémoire et la spiritualité. Entre les deux, une même idée persiste : à cette époque de l’année, le voile entre les mondes devient plus fin, et chacun, même sans s’en rendre compte, touche un peu à l’invisible.
Et ainsi, entre rires et frissons, rougeurs et bougies, Halloween rappelle que même le plus petit déguisement peut laisser une trace… parfois sur la peau, parfois dans l’âme.
								
				

