Le président national par intérim du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Mamadou Mota, a annoncé le 23 septembre que le MRC ne donnera aucune consigne de vote en faveur d’un des candidats de l’opposition tant que la situation du choix d’un candidat unique de l’opposition à la présidentielle du 12 octobre prochain demeure flou.
« Le MRC, fidèle à ses principes, a décidé de ne donner aucune consigne de vote aux élections à venir, sauf si une coalition formelle et effective entre les deux forces politiques, Bello Bouba Maïgari et Issa Tchiroma Bakary, est clairement établie. Notre mouvement refuse d’engager ses militants sur des voies incertaines. Notre engagement n’est pas une marchandise, il est le fruit de notre conviction et de notre loyauté envers le peuple », a déclaré Mamadou Mota.
Selon l’actuel leader du MRC, cette position découle d’une réflexion approfondie menée par le Conseil national du parti. « Je connais les forces et les faiblesses de chacun des deux leaders. Le MRC a ses propres atouts, et nous devons les utiliser à bon escient. L’histoire nous a appris que l’improvisation et le manque de préparation mènent souvent à l’échec. C’est pourquoi, à ceux qui se reconnaissent dans une mouvance populaire, je leur dis de faire preuve de retenue », a-t-il précisé.
Cette résolution du Conseil national du MRC intervient quelques jours après l’appel lancé par l’ex-président du parti, Maurice Kamto, à la formation d’une coalition autour de Bello Bouba ou d’Issa Tchiroma. Le 17 septembre, il affirmait : « Si les 11 candidats de l’opposition décidaient de se mettre tous derrière l’un d’entre eux, parmi les plus expérimentés politiquement et dans la gestion de l’État, face au candidat du RDPC, il pourrait s’enclencher une dynamique populaire irrésistible qui rendrait la victoire inéluctable ».
L’ancien président du MRC avait même ciblé les deux figures septentrionales : « Dans cette optique j’en appelle à la responsabilité particulière de deux valeureux et dignes fils du Cameroun, candidats originaires de la partie septentrionale du pays ; j’en appelle à leur patriotisme, à leur sens du devoir et du sacrifice qui leur imposent le dépassement et la présence au rendez-vous avec l’histoire ».
Bien que sensible aux appels incitant le MRC à prendre position, Mamadou Mota insiste sur la cohérence de la démarche : « Nous ne serons pas un simple instrument au service d’une alliance qui ne repose sur aucune base solide, mais un acteur conscient de la direction que nous souhaitons prendre. Nous ne sommes pas là pour interpréter des positions éphémères, les égos surdimensionnés et les incompréhensions (…) mais pour œuvrer à une transformation réelle et durable ».
Par Rosine Ntolo