La chanteuse et compositrice suédoise Karin Glenmark est décédée le 30 octobre 2025 à l’âge de 73 ans.
Son départ marque la fin d’une carrière s’étalant sur plus d’un demi‑siècle, au sein d’un paysage musical suédois riche en transitions du schlager des années 70 aux grandes productions pop des années 80.

Une genèse familiale et un tremplin : les Glenmarks
Née le 8 avril 1952 à Tomelilla, Suède, Karin Margareta Glenmark fait partie d’une famille de musiciens. Nièce de Bruno Glenmark et sœur d’Anders Glenmark, elle entre dans la sphère musicale via le groupe familial Glenmarks, aux côtés de Bruno Glenmark, Ann‑Louise Hanson, Anders et elle‑même.
Avec les Glenmarks, elle participe à trois éditions consécutives de Melodifestivalen dans les années 1970 :
- 1973 avec « En liten sång som alla andra », termine 4ᵉ.
- 1974 avec « I annorlunda land », termine 8ᵉ.
- 1975 avec « Lady Antoinette », 6ᵉ place.
Ces débuts dans le show‑schlager suédois lui offrent une visibilité nationale et proposent un tremplin pour la suite de sa carrière.
Vers la reconnaissance solo et en duo

Dans les années 80, Karin franchit un cap. Elle participe de nouveau à Melodifestivalen, cette fois d’abord en solo puis en duo avec son frère Anders :
- 1983 : en solo avec « Se », qui se hisse à la 3ᵉ place.
- 1984 : en duo avec Anders, avec « Kall som is », qui obtient la 4ᵉ place.

C’est également à cette époque que le duo prend le nom de Gemini, sous l’impulsion de Björn Ulvaeus et Benny Andersson (ex‑ABBA) qui produisent et composent pour eux.
Gemini et le tournant intentional : Gemini publie deux albums majeurs , Gemini en 1985 et Geminism en 1987.
Dans les années 1980, Karin se tourne vers de nouvelles aventures musicales. Avec son frère Anders, elle forme le duo Gemini, sous l’impulsion de Björn Ulvaeus et Benny Andersson, anciens membres d’ABBA. Le duo sort deux albums majeurs : Gemini (1985) et Geminism (1987).
Parmi leurs titres phares figure « Mio min Mio », musique du film suédo‑soviétique de 1987, écrite par Ulvaeus & Andersson.

Des planches au-delà du pop
Si Karin Glenmark est surtout connue pour sa carrière pop, son talent vocal l’emmène également sur les grandes scènes musicales. Elle incarne Svetlana lors de la tournée concert de Chess et Fantine dans la production suédoise de Les Misérables. Ces rôles démontrent une polyvalence artistique rare, capable de conjuguer popularité médiatique et rigueur théâtrale.
Au‑delà du concours : musicals et collaborations
Karin ne se limite pas aux hits pop ou au schéma Melodifestivalen. Elle participe également à des productions scéniques d’envergure :
- Elle interprète le rôle de Svetlana lors de la tournée concert de la comédie musicale Chess, œuvre d’Ulvaeus & Andersson.
- Elle incarne aussi Fantine dans la mise en scène suédoise de Les Misérables.
Son dernier album solo notable est paru en 1996, contenant notamment les titres « Viska Mitt Namn ».
Une carrière longue de plus de 50 ans
Selon le communiqué familial, Karin Glenmark avait une « plus de 50 ans » de carrière à son actif.
De ses débuts dans les années 70 à sa participation scénique dans les années 90 et au‑delà, elle a su traverser les générations et les formats.

Héritage et impact
- Elle a marqué la culture musicale suédoise, en particulier via ses apparitions répétées au Melodifestivalen, devenu institution du divertissement en Suède.
- La collaboration avec des figures de poids comme Ulvaeus et Andersson renforce sa stature de musicienne capable de franchir le cadre strict du schlager pour aller vers la pop de haut niveau.
- Son passage dans des productions musicales (Chess, Les Misérables) démontre que son talent dépassait le genre « artiste pop » pour toucher au théâtre musical.
- Le fait qu’elle ait choisi, après avoir été dans la lumière, d’opter pour un « travail ordinaire » à 50 ans (comme elle l’a évoqué dans des entretiens) montre aussi une humilité personnelle et un lien concret avec la vie au‑delà des projecteurs.
Karin Glenmark laisse derrière elle un héritage riche : une voix qui a résonné dans les arenas du schlager, les studios pop, et les planches du musical. Dans une Scandinavie où la musique populaire est souvent perçue comme légère, elle a prouvé qu’on pouvait conjuguer succès populaire et rigueur artistique.
Sa disparition à 73 ans nous rappelle que même les artistes appartenant à « notre culture » sont mortels ce qui invite à redécouvrir et célébrer leur œuvre.


