L’Éthiopie inaugure son méga-barrage du Nil, un projet à la fois vital et controversé. L’installation géante controversée « Gerd » contribuera, entre autres, à la transition vers les voitures électriques dans le pays, qui est le premier au monde à interdire les nouveaux véhicules à gaz d’échappement.
L’Éthiopie a officiellement inauguré ce 9 septembre le Grand Barrage de la Renaissance Éthiopienne (GERD), marquant l’achèvement d’un projet titanesque qui fait de cette installation le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique. L’événement est salué comme une victoire historique pour le développement national, mais il reste une source de vives tensions diplomatiques avec les pays situés en aval du Nil.
L’immense installation « Gerd » (Grand Ethiopian Renaissance Dam), construite sur le Nil Bleu, a pour objectif de remédier au déficit énergétique chronique du pays. Sa capacité de production, une fois pleinement opérationnelle, devrait permettre de doubler la production électrique de l’Éthiopie, apportant ainsi l’électricité à des millions de foyers et alimentant le développement industriel. En plus de fournir une énergie fiable aux usines, aux hôpitaux et aux écoles, le surplus d’énergie produit est au cœur d’ambitions plus larges, comme celle de développer un réseau de transport plus vert. Le gouvernement a notamment souligné que cette abondance d’électricité permettrait d’alimenter une future infrastructure pour la recharge des véhicules électriques, un pas vers une modernisation de l’économie.
Cependant, la construction du barrage a été source d’une controverse majeure. L’Égypte et le Soudan, qui dépendent historiquement des eaux du Nil pour leur agriculture et leur approvisionnement en eau, craignent que le remplissage et le fonctionnement du barrage ne réduisent de manière significative le débit du fleuve. Après des années de négociations infructueuses, ces inquiétudes persistent et continuent de peser sur les relations diplomatiques dans la région.
Le GERD est perçu par l’Éthiopie comme un puissant symbole de son indépendance économique et de son ambition de s’affranchir de la pauvreté. C’est un projet de fierté nationale, financé par ses propres citoyens. Mais pour ses voisins, il représente une menace existentielle. L’inauguration marque donc à la fois un triomphe pour l’Éthiopie et une étape cruciale pour l’avenir de la géopolitique du bassin du Nil.
De nombreuses écoles interdisent déjà l’utilisation des téléphones portables, mais cette mesure est désormais inscrite dans la loi sur l’éducation.


