Dans un développement majeur qui a été salué par la communauté internationale, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a accordé une grâce présidentielle à Alaa Abdel Fattah, l’un des militants les plus emblématiques de l’Égypte, détenu depuis 2019. Cette décision met fin à une longue saga qui avait suscité de vives tensions diplomatiques, notamment avec le Royaume-Uni.
Alaa Abdel Fattah, 43 ans, est une figure de proue de la révolution égyptienne de 2011, qui a renversé Hosni Moubarak. Informaticien, écrivain et blogueur, il est devenu le symbole de la répression gouvernementale contre les voix dissidentes. Il avait été arrêté une première fois en 2013, puis à nouveau en septembre 2019, et a été condamné en 2021 à cinq ans de prison pour avoir « diffusé de fausses informations » via les réseaux sociaux.
Son cas a attiré une attention internationale considérable, notamment en raison de sa double nationalité égypto-britannique, obtenue par sa mère. Le gouvernement britannique a exercé des pressions diplomatiques intenses pour sa libération, et de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme, dont Amnesty International et Human Rights Watch, ont mené une campagne mondiale en sa faveur. Sa famille a également organisé des grèves de la faim, ce qui a gravement mis en péril sa santé en prison.
Cette grâce est perçue comme une victoire pour la diplomatie et la société civile, mais elle est aussi interprétée comme un geste stratégique du gouvernement égyptien. En libérant un prisonnier aussi médiatisé, le régime cherche à apaiser ses alliés occidentaux et à améliorer son image sur la scène internationale. La grâce d’Alaa Abdel Fattah a été annoncée en même temps que celle de plusieurs autres détenus, confirmant l’existence d’un effort plus large, mais non sans limites, de libération des prisonniers politiques.