Le sommet du G20 s’ouvre ce 22 novembre 2025 à Johannesburg, marquant une première : c’est la toute première fois que la réunion des dirigeants des 20 plus grandes puissances économiques mondiales se tient sur le continent africain.
1. Un thème symbolique : Solidarité, Égalité, Durabilité
Sous la présidence sud-africaine, le G20 met au cœur de ses discussions le triptyque « Solidarité, Égalité et Durabilité », un appel aux responsabilités partagées dans un contexte mondial de fragilité.
- Les dirigeants devraient aborder la croissance économique inclusive, à la fois durable et équitable.
- La transition énergétique juste est aussi un enjeu majeur : comment financer une transformation vers les énergies propres tout en protégeant les populations vulnérables ?
- Le stress de la dette des pays les plus pauvres est mis en lumière, un thème particulièrement sensible pour les
- économies émergentes.

2. Débat sur l’intégrité de l’information
Avant même l’ouverture officielle, les médias ont tiré la sonnette d’alarme : lors du G20 Media Summit, des représentants ont appelé les dirigeants à protéger l’indépendance journalistique et l’intégrité de l’information, essentiels selon eux pour garantir la démocratie et le bon fonctionnement des sociétés.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a d’ailleurs souligné que les décisions du sommet devaient “être nourries par les voix de la société civile” femmes, jeunes, travailleurs, médias, ONG pour assurer une légitimité réelle.

3. Protestations sociales au rendez-vous
La veille de l’ouverture, des manifestations ont eu lieu : des centaines de femmes sud-africaines vêtues de noir ont organisé une action symbolique de “coucher au sol”, pour dénoncer la violence sexiste dans le pays.
Ces actions rappellent que, pour l’Afrique du Sud, le G20 n’est pas seulement un forum économique : c’est l’occasion de mettre en lumière les défis sociaux internes, notamment le féminicide et la violence basée sur le genre.
4. Tensions diplomatiques : l’absence des États-Unis
Un des faits marquants de ce sommet est le boycott américain. En effet, suite à des désaccords profonds avec l’agenda sud-africain centrée sur l’inclusion, le climat et la dette les États-Unis ont annoncé qu’ils n’enverraient aucun représentant officiel à Johannesburg.
Malgré ce retrait, les dirigeants du G20 ont réussi à adopter une déclaration (communiqué) dès le premier jour, comprenant des engagements sur le climat, les énergies renouvelables et la dette des pays les plus fragiles.
Cyril Ramaphosa a salué cette “consensus écrasant”, malgré l’absence de Washington, soulignant la portée symbolique de cette déclaration pour la présidence sud-africaine.

5. Le contexte global : guerre, énergie et développement
- Ukraine : Le sommet fait face à des tensions sur un plan de paix unilatéral proposé par les États-Unis. Plusieurs alliés de l’Ukraine, dont la France et l’Allemagne, estiment que ce plan remet en cause la souveraineté de Kiev.
- Transition énergétique : La question des minerais critiques essentiels pour les technologies propres sera un point de débat, notamment sur comment garantir un accès équitable aux ressources.
- Gouvernance économique : L’UE met en avant l’idée d’une réforme de l’architecture financière mondiale, plaidant pour un système plus multilatéral et juste.
Ce G20 est plus qu’un sommet économique : il s’inscrit dans un moment symbolique. Le fait qu’il se déroule en Afrique, avec un thème centré sur la solidarité et l’égalité, montre la volonté de certains dirigeants de remettre l’accent sur le Sud global.
Mais les tensions comme l’absence des États-Unis soulignent aussi les fractures du multilatéralisme actuel. Le succès de ce sommet dépendra donc non seulement des décisions prises, mais de leur capacité à engager tous les acteurs, y compris ceux de la société civile.


