Transports à l’arrêt, écoles fermées et centaines de vols annulés : une mobilisation nationale inédite depuis plus de dix ans.
Le Portugal a été frappé jeudi par une grève générale d’une ampleur exceptionnelle, la première depuis 2013. Selon l’agence Reuters, l’arrêt du trafic ferroviaire, l’annulation massive de vols et la fermeture de nombreuses écoles traduisent la colère syndicale contre un vaste projet de réforme du marché du travail soutenu par le gouvernement et appuyé au Parlement par le parti de droite Chega.
Un pays à l’arrêt
D’après Reuters, le trafic ferroviaire a été quasiment paralysé, les gares affichant des annulations en série. Le métro de Lisbonne est resté fermé une partie de la journée, contraignant des milliers de travailleurs à trouver des solutions alternatives. Parallèlement, plusieurs centaines de vols ont été annulés, affectant aussi bien les liaisons domestiques qu’internationales.
De nombreuses écoles ont fermé leurs portes, et certaines opérations hospitalières non urgentes ont été reprogrammées, selon les premiers bilans relayés par la presse locale.
Une réforme qui cristallise les tensions
La grève a été lancée conjointement par les deux principales centrales syndicales du pays, la CGTP et l’UGT, opposées à un projet de réforme modifiant plus de 100 articles du code du travail.
Selon Reuters, les syndicats estiment que ces changements donneraient davantage de pouvoir aux employeurs, notamment via :
- une facilitation des licenciements dans les PME,
- l’expansion de la sous-traitance,
- des restrictions possibles sur certains droits liés à la flexibilité du travail, y compris pour les mères allaitantes.
Pour les organisations syndicales, ces mesures risquent d’entraîner une hausse de la précarité et une fragilisation des protections sociales.
Le gouvernement défend une réforme « pro-croissance »
Le gouvernement, lui, soutient que cette réforme est essentielle pour stimuler la croissance économique, booster la compétitivité des entreprises et favoriser la création d’emplois. Toujours selon Reuters, l’exécutif bénéficie pour l’adoption du texte du soutien du parti de droite Chega, ce qui accentue encore la polarisation politique autour de cette réforme.
Un mouvement qui révèle un malaise social plus profond
La grève générale, qualifiée par certains responsables syndicaux de « signal d’alarme », montre l’ampleur du malaise social dans le pays, sur fond d’inflation persistante et de difficultés d’accès au logement.
Malgré les critiques, le gouvernement assure poursuivre le dialogue. Les syndicats, eux, n’excluent pas de nouvelles actions si le projet n’est pas amendé.


