Les États-Unis vont imposer des restrictions de visas aux Nigérians ainsi qu’aux membres de leur famille impliqués dans des massacres et des violences contre les chrétiens au Nigeria, a annoncé mercredi le département d’État américain.
Selon Washington, ces attaques s’inscrivent dans une crise sécuritaire complexe et ancienne dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, récemment critiqué par le président américain Donald Trump pour le « meurtre de chrétiens » attribué à des « islamistes radicaux ». Le mois dernier, Trump a affirmé avoir demandé au Pentagone de préparer une éventuelle intervention militaire en réponse aux allégations de persécutions religieuses.
Dans un communiqué publié sur X, le secrétaire d’État Marco Rubio a déclaré que les États-Unis « prennent des mesures décisives en réponse aux violences perpétrées contre les chrétiens par des terroristes islamistes radicaux, des milices peules et d’autres acteurs violents au Nigeria et ailleurs ». Il précise que cette politique pourra être appliquée à d’autres gouvernements ou individus impliqués dans des violations de la liberté religieuse, conformément à une nouvelle politique relevant de la loi américaine sur l’immigration et la nationalité.
Cette décision intervient un mois après la désignation du Nigeria comme « pays particulièrement préoccupant » au titre de la loi internationale sur la liberté religieuse une liste qui compte également la Chine, Cuba, l’Érythrée, l’Iran, le Myanmar, la Corée du Nord, le Nicaragua, le Pakistan, la Russie, l’Arabie saoudite, le Tadjikistan et le Turkménistan.
Un conflit aux causes multiples
Les violences au Nigeria ne relèvent pas toutes du seul facteur religieux. Certaines attaques sont motivées par des rivalités entre agriculteurs et éleveurs face à la raréfaction des ressources, d’autres par des tensions communautaires, des conflits ethniques ou l’action de groupes séparatistes.
Pays de 220 millions d’habitants, le Nigeria est presque également divisé entre chrétiens et musulmans. Il fait face depuis plus d’une décennie aux exactions de Boko Haram et de groupes affiliés, ainsi qu’à une montée des enlèvements crapuleux dans le centre du pays.


