Issa Tchiroma et la transparence numérique : la démocratie à l’ère des PV viraux
C’est ce qu’on appellerait «la Riposte Numérique Face à l’Opacité du Scrutin »
La revendication de victoire d’Issa Tchiroma Bakary à la présidentielle camerounaise ne se limite pas à un simple geste politique. Elle révèle un clivage profond entre le besoin de transparence des citoyens et le secret bien gardé des institutions électorales. Son camp a publié, en temps réel ce dimanche 19 octobre 2025 ses propres procès-verbaux (PV) sur les réseaux sociaux. Un signal fort : l’opacité traditionnelle est désormais contestée à coups de likes et de partages.
Fraude et lenteur : un système sous pression
Au Cameroun, attendre les résultats officiels peut prendre des semaines. Dans ce contexte, les allégations de fraudes massives et de malversations financières sont devenues presque routinières, dénoncées par les ONG et la CONAC. Publier ses propres PV, c’est tenter de reprendre le contrôle de la narration. C’est affirmer que le système électoral, souvent perçu comme corrompu, peut être défié par la société civile.
Les réseaux sociaux : une arme contre l’opacité
Les réseaux sociaux c’est la nouvelle salle des urnes.
Chaque photo, chaque document partagé se transforme en arme. La diffusion instantanée de résultats met la pression sur l’État et attire l’œil du monde entier.
Chaque PV partagé, chaque photo de bureau de vote devient une preuve publique difficile à ignorer.
- L’immédiateté face à la lenteur : La diffusion rapide des résultats par le camp Tchiroma met en lumière le retard d’ELECAM et suggère que le délai de proclamation n’est pas seulement logistique, mais potentiellement politique.
- Une visibilité internationale : Les hashtags et contenus viraux attirent l’attention des observateurs, de la diaspora et de la communauté internationale. Une exposition qui limite les manipulations flagrantes.
- La légitimité se joue en public
Autoproclamer une victoire n’est pas qu’un acte symbolique. C’est un combat pour la légitimité affirme l’opposition du Cameroun toujours divisée. Dans un pays où le droit est souvent instrumentalisé, la bataille se joue devant l’opinion publique, sur les plateformes numériques.
Le gouvernement parle de “canular” et de “plan de déstabilisation”. Mais la réalité change : l’ère où l’État pouvait imposer sa vérité sans contestation est révolue.
En conclusion l’initiative d’Issa Tchiroma est un symptôme. Elle révèle une société civile qui a trouvé dans le numérique un levier pour exiger transparence et respect de la volonté populaire. L’initiative d’Issa Tchiroma ne change pas seulement des chiffres. Elle change les règles du jeu. La prochaine phase de la démocratie camerounaise ne se jouera pas uniquement dans les urnes, mais sur les écrans : la pression citoyenne et l’instantanéité du numérique sont devenues des armes incontournables pour briser le mur de l’opacité.


