Les tensions au Cameroun sont vives à l’approche de la proclamation des résultats officiels de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025.
Le Conseil constitutionnel a rejeté toutes les requêtes contestant le scrutin, ouvrant la voie à l’annonce des résultats, prévue pour le lundi 27 octobre .

Issa Tchiroma Bakary, principal opposant et ancien ministre, revendique la victoire avec 54,8 % des voix, basé sur des résultats partiels. Il a refusé de déposer une plainte officielle, mais a averti qu’il n’accepterait pas de résultats falsifiés .

Depuis le scrutin, des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes, dont Garoua, Yaoundé, Douala, Maroua et Bafoussam, alimentées par des accusations de fraude électorale, telles que des déplacements de bureaux de vote, des listes électorales obsolètes et des tentatives de bourrage d’urnes.

La répression a été sévère : au moins 20 personnes ont été arrêtées, certaines risquant des peines devant des tribunaux militaires pour insurrection et incitation à la rébellion .

Meurtre de l’enseignante Zouhaira à Garoua
Le 21 octobre 2025, une violente manifestation a éclaté à Garoua, bastion de l’opposition, suite aux résultats de l’élection présidentielle du 12 octobre. Dans ce contexte, une enseignante nommée Zouhaira a été tuée par balle alors qu’elle se trouvait à proximité de son domicile, dans le quartier de Poumpoumré.

Elle était en service à l’école primaire arabe du quartier. Son décès a suscité une vive émotion et des manifestations dans la ville. Le Syndicat des Enseignants du Cameroun pour l’Afrique (SECA) a dénoncé cet acte comme « barbare et inacceptable » et a appelé à deux jours d’« école morte » pour exiger justice. Les autorités n’ont pas encore communiqué sur les circonstances précises de sa mort.
Le pays est également confronté à une crise anglophone persistante, avec des séparatistes imposant des couvre-feux et menaçant le bon déroulement du processus électoral dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest .

Enlèvement et assassinat du député Abe Michael
Le député RDPC Abe Michael, élu de la circonscription d’Ako/Mesaje dans la région du Nord-Ouest, a été enlevé le 15 octobre 2025 à Ndu par des séparatistes ambazoniens.

Sa famille aurait versé une partie de la rançon exigée, mais son corps a été retrouvé sans vie quelques jours plus tard. Les circonstances exactes de son assassinat restent floues, mais cet incident met en lumière les risques auxquels sont confrontés les élus dans les zones de conflit.
Le peuple camerounais en a assez. Trop d’années à croupir dans la misère, trop d’années à subir une dictature silencieuse qui étouffe l’espoir. Aujourd’hui, dans les rues, dans les écoles, dans chaque quartier, se fait entendre un cri : le changement est nécessaire. Les citoyens veulent une vie digne, la justice sociale et la liberté de choisir leur destin. Ces tragédies récentes, l’assassinat d’une enseignante et d’un député, ne sont pas seulement des faits divers : elles symbolisent la souffrance d’une nation qui réclame enfin sa voix. Le Cameroun ne veut plus attendre.
La situation reste tendue, avec des appels à la transparence et à la paix. Le Conseil constitutionnel doit publier les résultats définitifs lundi, mais la contestation pourrait se poursuivre si les revendications de l’opposition ne sont pas prises en compte.


