Sous le soleil de Dakar, les couloirs de l’Université Cheikh Anta Diop bruissent d’une effervescence particulière. Depuis le 10 novembre, professeurs, chercheurs et doctorants venus de tout le continent se retrouvent pour un rendez-vous d’excellence : le 22ᵉ concours d’agrégation en sciences juridiques, politiques, économiques et de gestion (SJPEG) du CAMES.
L’événement, organisé jusqu’au 21 novembre, marque un temps fort de la vie académique africaine francophone. Il symbolise à la fois la rigueur scientifique, la coopération régionale et la quête d’excellence intellectuelle qui animent les universités du continent.

Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Pr Daouda Ngom, a présidé, au nom du Premier ministre Ousmane Sonko, ce lundi 10 novembre 2025, la cérémonie d’ouverture de la
22ª édition du concours d’agrégation des sciences juridiques, politiques, économiques et de gestion du CAMES.
Le Sénégal accueille ainsi, pour la troisième fois, cette prestigieuse compétition académique du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur
L’Université Cheikh Anta Diop, épicentre de l’excellence africaine
À Dakar, le campus historique de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) se transforme pour l’occasion en véritable village académique. Les drapeaux de près de vingt pays africains flottent sur les façades, et les amphithéâtres résonnent des échanges passionnés entre enseignants-chercheurs.
« Ce concours est bien plus qu’une épreuve académique. C’est un moment de communion intellectuelle et humaine entre les chercheurs africains », confie un membre du jury sénégalais.
L’université, fondée en 1957, joue une fois encore son rôle de phare du savoir en Afrique de l’Ouest, accueillant ce concours prestigieux pour la deuxième fois.
Des savoirs à l’épreuve du réel
Les candidats, sélectionnés pour leurs travaux en droit, économie, gestion ou sciences politiques, défendent leurs recherches devant des jurys internationaux composés d’experts reconnus.
Leur objectif : décrocher le titre d’agrégé du CAMES, gage d’excellence et de reconnaissance dans le monde académique africain.
Mais au-delà de la compétition, l’ambiance est à la rencontre et au partage. Des conférences, tables rondes et ateliers explorent les grands défis du continent : la gouvernance, la justice économique, la gestion des ressources ou encore l’innovation publique.
« Les idées circulent ici comme le vent de l’Atlantique. C’est toute l’Afrique qui pense et qui débat », sourit Amina, candidate béninoise en économie du développement.
Le CAMES, moteur d’une Afrique intellectuelle unie
Créé en 1968, le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES) rassemble aujourd’hui 19 États membres. Son ambition : harmoniser les systèmes universitaires, garantir la reconnaissance des diplômes et encourager la mobilité des enseignants-chercheurs.
Le concours d’agrégation SJPEG, organisé tous les deux ans, en est l’une des expressions les plus fortes. Il contribue à former une élite scientifique panafricaine, porteuse de solutions adaptées aux réalités locales et régionales.

Quand le savoir devient un acte de foi
Dans les salles de soutenance de l’UCAD, la tension est palpable, mais l’enthousiasme domine. Chaque présentation, chaque échange traduit la passion de celles et ceux qui croient en une Afrique savante et confiante en son avenir.
« Être ici, c’est servir la science, mais aussi le continent », résume un candidat ivoirien en droit public.
Dakar, pour deux semaines, devient la capitale intellectuelle de l’Afrique francophone — un lieu où les idées, la rigueur et la fierté africaine se rencontrent.


