Ces fonds de la Banque islamique de développement (BID) sont destinés à la mise en œuvre du Projet d’appui à l’éducation de base au Cameroun (Paebc).
Le président de la République, Paul Biya, a signé ce 10 septembre 2025 trois décrets autorisant la mise en œuvre du Projet d’appui à l’éducation de base au Cameroun (Paebc). Ces accords de financement totalisent plus de 36 milliards FCFA, et seront exécutés par le ministre de l’Économie, Alamine Ousmane Mey.
Le premier décret porte sur un accord de financement de vente à tempérament conclu avec la Banque islamique de développement (BID), d’un montant de 18,4 millions d’euros (12,05 milliards FCFA). Le deuxième autorise la signature d’un prêt de 30 millions de dollars US (18,078 milliards FCFA) avec la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea). Enfin, le troisième ouvre la voie à un accord avec le Fonds de solidaritéislamique pour le développement (FSID), également sous l’égide de la BID, pour un montant de 9,2 millions d’euros (6,025 milliards FCFA).
Ces financements interviennent alors que le Cameroun s’est engagé dans une refonte structurelle de son système éducatif, avec pour ambition d’actualiser la loi d’orientation de 1998 et le décret de 2001. Selon le ministre de l’Éducation de base, Laurent Serge Etoundi Ngoa, cette réforme vise à adapter le cadre scolaire aux nouveaux défis pédagogiques et à aligner les politiques nationales sur l’Objectif de développement durable n°4 (ODD 4), qui cible une éducation inclusive et de qualité d’ici 2030.
Au-delà du Paebc, le pays bénéficie déjà du soutien d’autres partenaires. La Banque mondiale finance le Programme d’appui à la réforme de l’éducation au Cameroun (Parec), axé sur le recrutement et la formation des instituteurs, la distribution de manuels scolaires, la mise en place du prêt scolaire communautaire en zones rurales et l’appui aux réfugiés. La BID, de soncôté, appuie également le Projet d’appui à la scolarisation dans les zones d’éducation prioritaires (Paszep), destiné à construire des salles de classe, blocs sanitaires et à équiper les écoles en matériels pédagogiques et informatiques.
Ces financements traduisent la volonté du Cameroun de réduire les inégalités d’accès à l’éducation, notamment en zones rurales et dans les régions fragilisées par les crises sécuritaires. Mais ils posent aussi la question de la soutenabilité de l’endettement, le pays multipliant les recours à des prêts concessionnels pour financer ses réformes sociales. L’efficacité de ces ressources dépendra donc de la capacité des pouvoirs publics à les absorber rapidement et à traduire ces investissements en résultats concrets dans les salles de classe.
Par Rosine Ntolo