Des agriculteurs venus de plusieurs pays européens ont manifesté ce mercredi à Bruxelles contre l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur, bloquant plusieurs axes routiers à l’aide de tracteurs.
Les manifestants dénoncent un accord qu’ils jugent susceptible de créer une concurrence déloyale, notamment en raison de normes environnementales et sanitaires différentes entre l’UE et les pays du Mercosur. Ils craignent également un impact négatif sur les revenus agricoles et la viabilité des exploitations européennes.
Accord UE-Mercosur : pourquoi il suscite une forte opposition en Europe
L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay est au cœur de vives tensions politiques et sociales en Europe, notamment dans le monde agricole.
Un accord commercial d’envergure
Négocié pendant plus de vingt ans, l’accord UE-Mercosur vise à créer l’une des plus vastes zones de libre-échange au monde, couvrant près de 800 millions de consommateurs. Il prévoit la réduction ou la suppression de droits de douane sur de nombreux produits, notamment les voitures, les machines, les produits chimiques et agricoles.

Pour l’Union européenne, l’accord est présenté comme une opportunité d’accès privilégié à des marchés sud-américains en pleine croissance. Pour les pays du Mercosur, il permettrait d’augmenter leurs exportations agricoles vers l’Europe.
Les inquiétudes des agriculteurs européens
De nombreux agriculteurs européens s’opposent cependant à l’accord, qu’ils jugent porteur de concurrence déloyale. Ils dénoncent des différences importantes en matière de normes environnementales, sanitaires et sociales, estimant que les producteurs sud-américains ne sont pas soumis aux mêmes exigences que celles imposées aux exploitants européens.
Les importations accrues de viande bovine, de volaille, de sucre ou de soja suscitent en particulier des craintes sur les prix, les revenus agricoles et la survie de certaines filières.

Crédits : Reuters
Un enjeu environnemental et politique
L’accord est également critiqué pour son impact potentiel sur l’environnement, notamment en lien avec la déforestation en Amazonie. Plusieurs États membres, dont la France, ont exprimé des réserves, conditionnant leur soutien à des garanties environnementales renforcées.
À ce stade, l’accord n’est pas encore ratifié. Il doit être approuvé par les États membres de l’UE, un processus politiquement sensible dans un contexte de mobilisations agricoles et de débats croissants sur la souveraineté alimentaire.
Cette mobilisation intervient alors que les discussions politiques autour de la ratification de l’accord se poursuivent au sein de l’Union européenne.


