Alors que la COP30 se déroule au Brésil, les regards se tournent déjà vers l’Afrique, où l’Éthiopie accueillera la COP32. Entre incertitude, urgence et espoir, la diplomatie climatique écrit un nouveau chapitre.

Bethléem devient la capitale du monde et un symbole d’espoir. C’est à Bethléem que les dirigeants, les peuples et les idées se rencontrent pour faire ce qui doit être fait.
Que la sérénité de la forêt inspire courage, unité et vérité.
Une belle COP30. » Lula Président du Brésil.
Photo de @ricardostuckert
Sous la chaleur moite de l’Amazonie, les leaders du monde entier se réunissent pour tenter une fois encore de freiner la course du réchauffement climatique.
À Belém, cité fluviale du nord du Brésil, se joue cette semaine une partie décisive pour la planète. La COP30, la trentième Conférence des Parties sur le climat, bat son plein.
Dès son discours inaugural, l’hôte de la COP30, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, a donc tenu à donner le ton. « La COP30 sera la COP de la vérité […]. Le changement climatique n’est plus une menace pour l’avenir, c’est une tragédie du présent […]. Des sécheresses et des incendies de forêts en Afrique et en Europe aux inondations en Amérique du Sud et en Asie du Sud-Est, la hausse des températures mondiales répand la douleur et la souffrance, en particulier parmi les populations les plus vulnérables. Il est beaucoup moins coûteux de dépenser 1 300 milliards de dollars pour mettre fin à ce problème mortel que de dépenser 2 700 milliards de dollars pour faire la guerre, comme cela a été le cas l’an dernier », a-t-il notamment déclaré à la tribune.

L’Amazonie, symbole et champ de bataille
Le choix de Belém n’a rien d’anodin.
Ici, la forêt respire encore, mais son souffle se fait court. Le gouvernement de Luiz Inácio Lula da Silva veut faire de cette COP celle du « tournant vert » celle où le Brésil prouverait qu’il peut protéger l’Amazonie tout en poursuivant son développement économique.

Mais les chiffres rappellent la réalité :
- La déforestation repart légèrement à la hausse après une année de baisse.
- Les communautés autochtones dénoncent la lenteur des réformes.
- Et les promesses de neutralité carbone d’ici 2050 restent floues sur les moyens concrets.
« Cette COP est un test de sincérité. Si l’Amazonie n’est pas sauvée ici, où le sera-t-elle ? » questionne Marina Campos, climatologue à l’université de São Paulo.
Alors que la COP30 se déroule au Brésil, les regards se tournent déjà vers l’Afrique, où l’Éthiopie accueillera la COP32. Entre incertitude, urgence et espoir, la diplomatie climatique écrit un nouveau chapitre.
La COP31 : le grand flou diplomatique
Pendant que les débats s’intensifient à Belém, une autre question agite les couloirs de l’ONU : où se tiendra la prochaine COP ?
La COP31, prévue en 2026, n’a toujours pas trouvé son hôte.
Deux nations s’affrontent discrètement :
L’Australie, soutenue par plusieurs États du Pacifique, veut mettre à l’agenda la survie des îles menacées par la montée des océans.
La Turquie, de son côté, propose Istanbul symbole d’un carrefour entre continents et cultures pour affirmer sa place dans la diplomatie climatique mondiale.
Faute de consensus, la conférence pourrait être organisée à Bonn, en Allemagne, par défaut.
« C’est révélateur du climat politique actuel : tout le monde veut agir pour la planète, mais peu veulent assumer la complexité d’un sommet mondial », commente Erik Lundqvist, chercheur en politiques environnementales à Stockholm.
L’Afrique reprend le flambeau
Pendant ce temps, une autre annonce fait grand bruit : l’Éthiopie accueillera la COP32 en 2027, à Addis-Abeba.
L’information, confirmée par le groupe africain des négociateurs, marque le retour du continent africain sur le devant de la scène climatique.
L’Afrique, pourtant peu responsable des émissions mondiales, est le continent le plus exposé aux effets du réchauffement : sécheresses, insécurité alimentaire, déplacements de population.
L’Éthiopie souhaite faire de cette COP une tribune pour le financement climatique, la résilience agricole et la justice environnementale.
« L’Afrique doit parler d’une seule voix et rappeler que sans justice climatique, il n’y aura pas de paix climatique », déclare Gebremelek Tekle, ministre éthiopienne de l’Environnement.
Ce qu’il faut retenir

Photo de @ricardostuckert
COP30 — Belém (Brésil), 10–21 novembre 2025 → En cours
COP31 — 2026, hôte non confirmé (Australie ou Turquie en lice)
COP32 — Addis-Abeba (Éthiopie), 2027
Thèmes clés :
- Financement climatique et justice Nord-Sud
- Préservation des forêts et biodiversité
- Sortie des énergies fossiles
- Protection des populations autochtones
En conclusion , un chemin fragile mais vital
De la moiteur amazonienne à la sécheresse éthiopienne, le fil rouge reste le même : le temps presse.
La COP30 devra démontrer que les grandes promesses peuvent enfin se traduire en actions mesurables.
Et si Belém représente le cœur battant de la planète, Addis-Abeba pourrait en devenir la conscience.


