L’année 2024 restera dans les annales comme l’année la plus chaude jamais enregistrée en Europe, selon l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et l’agence européenne Copernicus. Une conséquence directe et alarmante de ce réchauffement sans précédent a été la fonte spectaculaire des glaciers scandinaves, qui ont perdu en moyenne 1,8 mètre d’épaisseur, marquant le recul annuel le plus important de leur histoire.
Les données collectées par les glaciologues en Suède, en Norvège et au Svalbard confirment une accélération de la perte de masse glaciaire, un phénomène qui s’est intensifié au cours des dernières décennies. Si le réchauffement climatique affecte la planète entière, les régions arctiques se réchauffent à un rythme deux fois plus rapide que la moyenne mondiale, rendant les glaciers de cette zone particulièrement vulnérables.
Des vagues de chaleur estivales, avec des températures dépassant localement les 30°C au-delà du cercle polaire, ont provoqué une fonte massive. Alors que certaines régions ont connu des chutes de neige exceptionnelles en hiver, les scientifiques avertissent que cette reconstitution temporaire ne fait que masquer la tendance de fond. « Nous devons prendre soin de ces petites calottes glaciaires. Elles sont incroyablement importantes pour nous, les humains, pour l’énergie, l’agriculture, l’approvisionnement en eau, tout ! », a déclaré le glaciologue suédois Erik Huss, témoin de la disparition rapide du glacier de Kårsaglaciären.
Cette fonte, au-delà de son caractère spectaculaire, a des implications écologiques profondes. Elle contribue à l’élévation du niveau de la mer et modifie l’équilibre des écosystèmes montagnards. Les experts de l’ONU, qui ont désigné 2024 comme une année en « alerte rouge » climatique, insistent sur l’urgence d’une action globale pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Sans un changement radical, une grande partie des glaciers européens pourrait avoir disparu d’ici la fin du siècle, transformant à jamais les paysages nordiques.