Le 2 septembre 2025, le gouvernement suédois a dévoilé son tout premier canon culturel, une liste de 100 éléments censés représenter l’identité nationale. Parmi les œuvres retenues figurent des classiques tels que Pippi Långstrump d’Astrid Lindgren, les films d’Ingmar Bergman, la Bible de Gustav Vasa, ainsi que des institutions comme IKEA et le droit de circuler librement. Cependant, une absence notable a suscité une vive polémique : celle du groupe ABBA.
Pourquoi ABBA est-il absent ?
La règle principale du canon stipule que tous les éléments sélectionnés doivent avoir au moins 50 ans. Étant donné qu’ABBA a été formé en 1972 et que ses plus grands succès datent de la fin des années 1970 et du début des années 1980, le groupe tombe en dehors de cette limite temporelle. Cette exclusion a été critiquée par de nombreux observateurs, certains la qualifiant de “ridicule” .

Réactions et critiques
L’absence d’ABBA a provoqué des réactions indignées, notamment de la part de Jan Ericson, membre du Parti des modérés, qui a souligné que le groupe est l’un des symboles les plus importants de la culture suédoise à l’international . De plus, des voix s’élèvent pour dénoncer une vision conservatrice et élitiste de la culture nationale, excluant délibérément les contributions modernes et multiculturelles.
Un canon culturel ou un outil politique ?
Ce projet est perçu par certains comme un moyen de promouvoir un “nationalisme démocratique”, tandis que d’autres y voient une tentative de définir une identité suédoise homogène, au détriment de sa diversité contemporaine . Le comité chargé de la sélection, dirigé par l’historien Lars Trägårdh, a défendu l’idée d’un canon évolutif, susceptible d’être mis à jour dans dix ans.
En résumé
L’exclusion d’ABBA du canon culturel suédois soulève des questions profondes sur la manière dont la Suède se définit culturellement. Alors que certains estiment que le groupe incarne l’esprit suédois moderne, d’autres considèrent que sa musique, bien que populaire, ne correspond pas aux critères historiques établis. Ce débat met en lumière les tensions entre tradition et modernité, homogénéité et diversité, dans la construction de l’identité nationale suédoise.


