Mardi 2 décembre 2025, dans la ville de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, 54 couples ont uni leurs destins lors d’une cérémonie de mariage collectif une rare occasion de joie après deux ans de guerre et de destruction.
Parmi eux, Eman Hassan Lawwa et Hikmat Lawwa 27 ans ont marché main dans la main, vêtus de tenues traditionnelles palestiniennes, entourés d’autres jeunes couples.

« Malgré tout ce qu’il s’est passé, nous allons commencer une nouvelle vie », a déclaré Hikmat Lawwa. « Dieu voulant, ce sera la fin de la guerre. »
Pour Eman, ce mariage fut « un moment de soulagement » au milieu de la souffrance même si la cérémonie restait marquée par le deuil : elle a perdu ses parents et d’autres membres de sa famille tués pendant le conflit.
Une cérémonie financée par l’étranger et un symbole d’espoir
L’événement a été organisé par la fondation humanitaire Al Fares Al Shahim, soutenue par les Émirats arabes unis (EAU), dans le cadre de l’opération humanitaire « Gallant Knight 3 ».
La cérémonie baptisée « La Robe de la Joie » s’est tenue au milieu des ruines du quartier détruit de Hamad : des bâtiments effondrés, des gravats, un décor de guerre tragique contrastant avec la joie des mariages.
Ce mariage collectif visait à offrir aux couples pour beaucoup déplacés, sans logement stable, confrontés à la pauvreté ou au deuil un moment d’espoir, de dignité et un nouveau départ, malgré la destruction autour.
Un contexte dramatique : retour du mariage malgré la guerre

Depuis le début du conflit, les mariages traditionnellement un événement social et culturel central avaient presque disparu à Gaza. Selon un avocat cité récemment, entre le début des hostilités et avril 2025, seulement 61 mariages avaient été enregistrés dans certaines parties de Gaza et du nord de la bande, contre environ 5 000 dans des périodes normales.
Mais, depuis l’instauration d’une trêve fragile le 10 octobre, de plus en plus de couples se tournent vers le mariage motivés à la fois par le désir de reconstruire une vie, et par l’espoir d’une aide humanitaire et sociale: l’état civil, l’accès à des coupons alimentaires séparés, voire un logement.
Le mariage comme acte de résistance et de continuité
Pour beaucoup, ces cérémonies de masse ne sont pas seulement une célébration d’amour : elles incarnent un acte de résistance, un refus de laisser la guerre effacer leurs vies, leurs traditions, leurs espoirs. Selon des sociologues interrogés, chaque mariage est un pas vers l’avenir une manière de dire que la vie continue, malgré tout.
Comme l’explique l’un des participants : « Nous avions besoin de quelque chose pour sentir que nos cœurs sont encore vivants. »


