Ce qu’on observe
- Vagues de chaleur exceptionnellesLes pays nordiques, habituellement connus pour un climat tempéré, ont été frappés par des épisodes de chaleur « vraiment sans précédent ». En juillet 2025, dans des zones situées au-dessus du cercle arctique en Norvège, la température a dépassé 30 °C pendant plusieurs jours.
En Finlande, une séquence de trois semaines consécutives de chaleur intense (avec températures fortement supérieures à la normale) a été observée ; la durée record de ce type d’événement a été dépassée.
En Suède aussi, des stations du nord ont relevé des valeurs élevées pendant des périodes prolongées, ce qui met en évidence que les infrastructures conçues pour des climats froids peinent face à la chaleur prolongée.
- Sécheresse persistante et faibles précipitationsPlusieurs régions d’Europe du Nord et d’Europe de l’Ouest ont subi un printemps 2025 très sec. Les niveaux de précipitation étaient bien inférieurs à la moyenne, provoquant une baisse de l’humidité des sols, affectant l’agriculture, le débit des rivières, la navigation intérieure, et les forêts.
Le rapport du JRC (Centre commun de recherche de l’UE) indique que des alertes sécheresse sont déjà en cours dans le nord‐ouest de l’Europe.
- Mesures de surveillance et outils d’adaptation en renforcement
- Le lancement de nouveaux outils de surveillance pour les zones arctiques : par exemple AURORAE, qui fournit des prévisions de la qualité de l’air (particules fines), et INFRA, qui donne des cartes de risque incendie en temps quasi réel, pour mieux protéger les communautés vulnérables dans les régions nordiques.
- Le projet « Northern Lights » en Norvège, une initiative de capture et stockage de carbone (CCS), est en expansion. L’idée est de permettre à l’Europe de transporter du CO₂ issu des industries et de le stocker sous le plancher marin du Nord. Cela pourrait devenir une pièce centrale de la stratégie européenne pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
- Un basculement dans le rôle des leaders climatiquesHistoriquement, certains pays nordiques (Suède, Norvège, Finlande, Danemark) étaient perçus comme à la pointe des actions climatiques : énergies renouvelables, politique environnementale ambitieuse, etc.
Mais des signaux montrent que cette avance peut s’éroder :
- En Suède, par exemple, il y a eu une hausse des émissions dans certains secteurs, et un ralentissement des investissements ciblés pour la transition verte.
- Les politiques changent : certaines subventions pour l’électrique ou les transports verts sont réduites, et des décisions politiques donnent plus de poids aux contraintes économiques ou sociales immédiates plutôt qu’à des projets de long terme.
Pourquoi ça compte
- Ces régions nordiques, moins habituées à la chaleur, sont moins bien préparées : systèmes de refroidissement, infrastructures, bâtiments, santé publique, etc., doivent s’adapter rapidement.
- La sécheresse affecte non seulement l’agriculture locale, mais les écosystèmes forestiers, les cours d’eau, la biodiversité. Quand les sols s’assèchent, le risque d’incendie augmente, comme les vagues de chaleur prolongées.
- Le carbone capturé (via projets CCS) pourrait devenir un levier majeur, mais ces technologies sont coûteuses, complexes, et nécessitent un cadre réglementaire et le soutien politique solide.
- Le ralentissement ou le recul des politiques vertes dans certains pays historiques leaders pourrait affaiblir la cohérence européenne en matière climatique, rendre l’atteinte des objectifs (2030, 2040, 2050) plus difficile, voire compromettre le rôle de l’UE comme acteur global crédible.


