Stockholm, 12 novembre 2025 —
« Il y a peu de lumière et peu d’espoir . Ce sont les mots du ministre suédois des Finances, Élisabeth Svensson ce lundi 12 novembre à Stockholm.
Après plusieurs trimestres marqués par un ralentissement de la croissance, la ministre des Finances Elisabeth Svantesson estime que l’économie suédoise montre enfin des signes de redémarrage. Dans une conférence de presse tenue le 12 novembre 2025, elle a déclaré : « Ce n’est pas que ce soit super fort, mais vous pouvez voir la lumière au bout du tunnel. »
La ministre a expliqué que certains indicateurs se redressent progressivement, notamment dans le secteur industriel, où le moral des entreprises s’améliore après une période de stagnation. Elle a aussi noté que la consommation des ménages commence à reprendre : « You can say that the mood in the Swedish economy is better when it comes to both businesses and industry. »
Svantesson a toutefois tenu à mettre en garde contre l’optimisme excessif : « Nous observons des signaux positifs, mais l’incertitude reste élevée », a-t-elle ajouté, soulignant les risques liés à la conjoncture mondiale et aux tensions persistantes sur les marchés de l’énergie.
Elle a mentionné que les ménages suédois adoptent une attitude plus positive et manifestent une confiance accrue quant à l’avenir : « Les ménages suédois ont une attitude plus positive et ont confiance en l’avenir à l’égard de l’économie », a-t-elle observé. Ce regain de confiance reflète notamment un léger redressement des salaires réels et plusieurs baisses de taux d’intérêt depuis le printemps 2024, ce qui encourage les dépenses.
La consommation est désormais une condition essentielle pour que cette reprise gagne de l’ampleur. Depuis la pandémie, puis le déclenchement de la guerre en Ukraine et le choc d’inflation global qui a suivi, les ménages suédois sont restés prudents, limitant leurs achats et reportant certains projets. Svantesson a précisé que « c’est précisément une augmentation de la consommation qui est aujourd’hui requise pour stimuler davantage l’économie et les entreprises suédoises ».
Malgré cette amélioration, certains segments restent fragiles : le bâtiment et le logement, en particulier, continuent de souffrir d’une demande atone et d’un surinvestissement passif. Svantesson a ainsi souligné que « other than house-builders, who are still struggling, sentiment in Swedish business is more positive and better than normal. »
Sur le front monétaire, la Sveriges Riksbank maintient son taux directeur à 1,75 % et a indiqué que le cycle d’assouplissement des taux, entamé au printemps 2024, était désormais terminé. Certains économistes anticipent une hausse des taux à l’horizon printemps 2027 plutôt qu’une nouvelle baisse. Svantesson estime peu probable que cette orientation empêche les ménages d’ouvrir davantage leur portefeuille.
Un élément qu’elle a particulièrement mis en avant est l’effet psychologique des événements internationaux sur la consommation : « Au début, lorsque Donald Trump est entré en scène, il y avait une annonce différente chaque jour. De nombreux Suédois ont leurs actifs et leur future retraite en bourse. Ensuite, vous avez senti que “oh, il y a un danger à venir” et vous vous êtes retenu. » Cette remarque met en lumière l’impact indirect de la politique étrangère américaine sur la confiance intérieure en Suède.
Enfin, la perspective d’une reprise, même modérée, pourrait marquer un tournant pour la Suède, qui se trouve à un moment charnière : réussir à conjuguer croissance, stabilité et transition écologique. Le gouvernement, dirigé par une coalition de droite, prépare un budget 2026 qualifié de « le plus expansif depuis la pandémie », visant à soutenir les ménages et stimuler l’activité avant les élections générales prévues en septembre 2026.


