La Suède et le Maroc ont signé un accord bilatéral inédit visant à renforcer la coopération judiciaire et à faciliter l’extradition des criminels entre les deux pays. L’annonce, faite conjointement par le ministère suédois de la Justice et son homologue marocain, marque une nouvelle étape dans la lutte contre la criminalité organisée à dimension internationale.
Un partenariat fondé sur la confiance et la réciprocité
L’accord, signé à Stockholm par le ministre suédois de la Justice Gunnar Strömmer et son homologue marocain Abdellatif Ouahbi, établit un cadre clair pour l’extradition mutuelle des personnes recherchées pour des crimes graves, tels que le trafic de drogue, la traite d’êtres humains, le blanchiment d’argent et le terrorisme.
Selon le communiqué officiel du gouvernement suédois, cet accord « vise à combler les lacunes juridiques existantes » et à « garantir que les auteurs d’actes criminels ne puissent pas échapper à la justice en se réfugiant à l’étranger ».
« Le Maroc est déterminé à construire un système judiciaire transparent, moderne et ouvert à la coopération internationale », a déclaré Ouhabi.
Strommer a fait écho au même sentiment, qualifiant la coopération judiciaire entre les deux pays de « fructueuse ».
« Grâce à cette déclaration d’intention, nous approfondissons encore cette collaboration. Du côté suédois, nous attendons avec impatience la poursuite des échanges et une collaboration renforcée entre les autorités de nos deux pays », a déclaré Strommer.
Un enjeu de sécurité croissant
La Suède, confrontée depuis plusieurs années à une montée des violences liées aux gangs, intensifie sa coopération internationale pour endiguer le phénomène. Plusieurs enquêtes ont récemment révélé des réseaux criminels opérant entre l’Europe du Nord et l’Afrique du Nord, notamment dans le trafic de stupéfiants.
De son côté, le Maroc cherche à consolider ses partenariats sécuritaires avec les pays européens afin de mieux contrôler les flux criminels transnationaux et de renforcer sa position comme acteur clé dans la lutte contre le crime organisé et le terrorisme.
Un signal diplomatique fort
Au-delà de la dimension judiciaire, cet accord illustre un rapprochement politique entre Stockholm et Rabat. Depuis plusieurs mois, les deux pays multiplient les échanges diplomatiques, notamment dans les domaines de la sécurité, du climat et de l’innovation.
Pour la ministre suédoise des Affaires étrangères, Karin Karlsbro, cette coopération « témoigne de la volonté partagée de construire une sécurité globale, respectueuse du droit international ».
Des perspectives élargies
L’accord, qui doit encore être ratifié par les parlements respectifs, prévoit également des mécanismes de formation conjointe entre magistrats, policiers et experts judiciaires. L’objectif est de renforcer la compréhension mutuelle des systèmes juridiques et de fluidifier les procédures d’enquête et d’extradition.
Les observateurs y voient un pas important vers une coopération nord-sud plus pragmatique et équilibrée, fondée sur l’échange d’expertise et la confiance institutionnelle.


