Plus de 130 communes suédoises, ainsi qu’une dizaine de régions, ont annoncé leur refus de participer au programme national de retour volontaire des immigrés, prévu pour entrer en vigueur en janvier 2026.

Le gouvernement, dirigé par Ulf Kristersson, souhaite augmenter de façon significative les aides financières destinées aux personnes étrangères qui choisissent de quitter la Suède de leur plein gré une mesure qui divise profondément le pays informe le gouvernement.
Une prime XXL… mais controversée
Actuellement, un adulte qui choisit de retourner dans son pays d’origine peut recevoir jusqu’à 10 000 couronnes (~900 euros). À partir de janvier 2026, cette somme pourrait grimper à 350 000 couronnes (~33 000 euros) (Government Offices of Sweden, 2024).
Le programme est coordonné par une coordinatrice nationale du retour volontaire, chargée de faire le lien entre l’État et les communes participantes. L’objectif officiel : encourager les départs volontaires des immigrés jugés peu intégrés ou désireux de retourner dans leur pays (Government Offices of Sweden, 2024).
Une opposition croissante au niveau local
Mais sur le terrain, la réponse est claire : certaines villes refusent catégoriquement de s’impliquer.

Stockholm, Göteborg ou Jokkmokk estiment que ce rôle ne relève pas des municipalités. Les arguments avancés sont multiples :
- Le besoin de main-d’œuvre : les étrangers représentent une part importante des travailleurs dans les services publics, notamment la santé et les soins aux personnes âgées .
- Les valeurs d’intégration : plusieurs maires estiment que cette mesure envoie un signal négatif aux habitants d’origine étrangère, contraire à l’esprit suédois d’inclusion .
Les compétences locales : certaines municipalités rappellent que la gestion des migrations relève de l’État et non des collectivités locales.
Le maire de Jokkmokk, dans le nord du pays, a qualifié la politique de « non conforme à la manière suédoise de considérer les gens », tandis que Stockholm et Göteborg affirment qu’elles ne participeront à aucun programme jugé “divisif”.
Un débat révélateur
Cette opposition met en lumière une tension persistante entre politique nationale et réalités locales. Alors que le gouvernement souhaite réduire la présence d’immigrés dépendants de l’aide publique, certaines communes rappellent l’importance de tous leurs habitants pour faire fonctionner l’économie locale et maintenir la cohésion sociale.
Le programme, malgré la promesse d’une aide généreuse, risque donc de rester largement inapplicable dans plusieurs régions, illustrant la difficulté de concilier objectifs nationaux et besoins locaux.


