Växjö, Suède. Avril 1985,
sur la place principale de Växjö, une femme inconnue du grand public marquait à jamais la mémoire suédoise. Armée de son seul sac à main, Danuta Danielsson, fille d’une survivante des camps de concentration, frappait un militant néonazi qui défilait, drapeau à la main.
La scène, capturée par le photo journaliste Hans Runesson, fit le tour du monde et devint l’une des images les plus emblématiques de la lutte contre l’extrême droite.
Un geste devenu symbole

La photographie, intitulée A Woman Hitting a Neo-Nazi With Her Handbag, est depuis entrée dans le patrimoine visuel européen. Elle incarne le courage ordinaire, celui d’une citoyenne qui s’oppose, par réflexe et conviction, à la violence idéologique.
Trente ans plus tard, l’artiste Susanna Arwin en fit une sculpture baptisée With the Handbag as a Weapon. L’œuvre représente la silhouette de Danielsson, sac levé, prête à frapper figée dans un geste de résistance.
Une statue controversée
Prévue initialement pour être installée à Växjö, la statue suscita un débat national. Certains y voyaient une apologie de la violence, d’autres un hommage à la bravoure civile. Face à la controverse, la municipalité renonça à l’exposer dans l’espace public.
L’œuvre repose aujourd’hui sur un terrain privé à Varberg, où elle attire régulièrement visiteurs et curieux.
Une mémoire toujours vivante
Au-delà de la polémique, la “femme au sac à main” demeure un symbole universel : celui d’une résistance spontanée, d’un refus de la haine.
En Suède, l’image de Danuta Danielsson rappelle que parfois, un simple geste peut en dire plus long que tous les discours.
Il y’a des images qui parlent, qui crient et dont-on se rappel sans anniversaire.


