Avec 384 établissements de microfinance sur 521 dans la zone CEMAC, le Cameroun s’affirme comme le cœur battant de la microfinance en Afrique Centrale. Mais cette domination massive, tout en soulignant le dynamisme du pays, pose une question cruciale : une telle concentration peut-elle menacer la stabilité financière régionale ?
Le Cameroun se pose comme la locomotive économique de la sous-région, moteur de l’inclusion financière et du développement local.
Le revers de la médaille : concentration et vulnérabilité
Derrière ce leadership se cache une fragilité inquiétante. Selon la COBAC, le Cameroun concentre 81 % des créances en souffrance de la zone, un indicateur qui révèle les failles dans la gestion du crédit et la vulnérabilité des EMF locales.
Scénarios concrets :
Multiplication des administrations provisoires et faillites d’EMF au Cameroun.
- Risque de crises en chaîne, pouvant affecter la confiance des épargnants et déstabiliser la zone CEMAC.
« La concentration du secteur camerounais est à la fois un atout pour l’inclusion financière et un point de vulnérabilité pour la sous-région », note un analyste de la COBAC.
Solutions et régulation renforcée
Pour éviter que la locomotive ne devienne un talon d’Achille, plusieurs mesures sont envisagées :
- Renforcement des normes prudentielles et audit systématique des EMF.
- Programmes de formation pour améliorer la gouvernance des établissements.
- Diversification géographique et sectorielle afin de réduire la dépendance excessive au Cameroun.
Au-delà des chiffres : le rôle stratégique de la microfinance
Malgré les risques, la microfinance reste une arme essentielle pour l’inclusion économique. Elle permet à des milliers de petites entreprises et d’individus non bancarisés d’accéder à des services financiers, contribuant ainsi au développement local et à la réduction de la pauvreté.
Dans la sous-région, chaque EMF camerounais est à la fois un moteur de croissance et un signal d’alerte pour les régulateurs : la stabilité de la CEMAC dépend de sa santé financière.
| Pays | Nombre d’EMF | Part du total |
| Cameroun | 384 | 74% |
| Tchad | 59 | 11% |
| Congo | 46 | 9% |
| Gabon | 15 | 3% |
| Centrafrique | 10 | 2% |
| Guinée Équatoriale | 7 | 1% |


