Une nouvelle tension secoue la Suède. Plusieurs municipalités ont annoncé qu’elles refusaient de coopérer avec le gouvernement sur sa proposition de renforcer la « ré-migration volontaire », un programme qui vise à encourager les immigrés à retourner dans leur pays d’origine.
Le gouvernement, mené par les Modérés (M) et soutenu par les Démocrates de Suède (SD), veut augmenter considérablement l’aide financière pour ceux qui choisiraient de partir : jusqu’à 350 000 couronnes suédoises pour un adulte, et 600 000 couronnes pour une famille.
L’objectif affiché : réduire la pression sur les communes et les dépenses liées à l’intégration.
Une fronde locale sans précédent
Au moins dix municipalités ont officiellement refusé d’entrer dans la « phase de dialogue » proposée par le ministère de la Migration.
Parmi elles : Växjö, Jokkmokk, Gällivare, Härjedalen et Ljusnarsberg.
Certaines communes du nord, confrontées au vieillissement de leur population, ont déclaré qu’elles avaient besoin de nouveaux habitants, pas de départs supplémentaires.
« Nous avons besoin de chaque personne ici. Ce programme n’a pas de sens pour nous », a expliqué un représentant de Växjö cité par Aftonbladet.
Une réaction politique immédiate
Les Démocrates de Suède (SD) ont vivement réagi à ces refus.
Le député Ludvig Aspling a déclaré :
« Pourquoi l’État devrait-il continuer d’aider financièrement des communes qui refusent d’appliquer la politique nationale ? »
Le parti envisage de réexaminer les aides d’État destinées aux municipalités récalcitrantes, un geste perçu comme une tentative de pression.
Un débat national sur l’intégration
Pour beaucoup de Suédois, cette crise illustre la fracture entre Stockholm et les collectivités locales.
Les grandes villes comme Malmö et Göteborg sont déjà saturées en matière d’accueil, tandis que de petites communes rurales cherchent à attirer de nouveaux habitants pour maintenir les écoles, hôpitaux et services publics.
Les associations de défense des droits humains dénoncent pour leur part une « politique d’exclusion », tandis que les partisans du gouvernement parlent d’un retour au “bon sens migratoire”.
Et maintenant ?
Le gouvernement a confirmé qu’il n’abandonnerait pas le projet, mais la résistance locale pourrait ralentir sa mise en œuvre.
Une révision de la loi sur la migration pourrait être présentée au Riksdag (Parlement suédois) d’ici la fin de l’année.

