La Commission européenne a présenté mercredi 8 octobre sa nouvelle stratégie pour l’égalité LGBTIQ+ couvrant la période 2026-2030. Objectif : renforcer la protection et l’inclusion des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, intersexes et queer dans un contexte où les discriminations demeurent élevées en Europe.
Trois priorités affichées
Le plan s’articule autour de trois axes :
- intensifier la lutte contre la haine, le cyberharcèlement et les « thérapies de conversion » ;
- favoriser l’égalité sur le marché du travail et soutenir les familles dites « arc-en-ciel » ;
- inciter les États membres à adopter leurs propres stratégies nationales et améliorer la collecte de données sur les discriminations.
« L’Europe doit rester un espace où chacun peut vivre librement et dignement », a déclaré la commissaire à l’Égalité Helena Dalli, en appelant les gouvernements nationaux à mettre en œuvre ces mesures.
Un poids économique difficile à chiffrer
Au-delà de l’aspect éthique, la Commission rappelle que la discrimination a aussi un coût économique. Selon l’OCDE, les inégalités subies par les personnes LGBT se traduisent par des pertes de productivité et d’emploi pouvant représenter jusqu’à 0,63 % du PIB dans certains pays de l’UE.
Un chiffre repris par certains médias évoque une perte annuelle de près d’un milliard de couronnes suédoises (environ 89 millions d’euros) pour l’ensemble du bloc. Mais ce montant n’apparaît pas dans les documents officiels et reste sujet à caution.
Une Europe divisée
Le lancement de cette nouvelle feuille de route intervient alors que les droits LGBTIQ+ progressent dans certains pays d’Europe du Nord et de l’Ouest, mais reculent ailleurs. La Hongrie et la Pologne, régulièrement critiquées par Bruxelles, restent dans le viseur de la Commission pour leurs lois et discours jugés discriminatoires.
Un test politique et symbolique
En se dotant d’un plan renouvelé, l’UE cherche à affirmer son rôle de garant des droits fondamentaux. Mais son efficacité dépendra largement de la coopération des États membres.
« C’est un test de cohérence pour l’Union », analyse un observateur bruxellois. « Entre valeurs affichées et réalités nationales, l’écart reste considérable. »


