Le réseau français de grande distribution a cédé à CFAO en Juillet 2025 les 5% qu’il détenait encore dans l’entreprise.
Plus de dix ans après la création de la coentreprise Adialéa, Carrefour se retire définitivement du projet. Selon Jeune Afrique, le réseau français de grande distribution, a cédé en juillet 2025 les 5 % qu’il détenait encore dans Adialéa, coentreprise créée en 2013 avec CFAO (propriété du japonais Toyota Tsusho). L’enseigne française possédait initialement 45 % du capital avant de se désengager progressivement. « Adialéa est détenue à 100 % par CFAO », a confirmé à Jeune Afrique Franck Rouquet, directeur général de CFAO Consumer. Ce retrait intervient après la cession récente de ses activités « consumer » au Sénégal.
Désormais seul aux commandes, CFAO entend poursuivre l’aventure en s’appuyant sur les licences Carrefour. « Nous avons la compétence et les fonds nécessaires pour continuer à investir et à nous développer, même si Carrefour n’est plus partenaire dans cette association », affirme Franck Rouquet, cité par Jeune Afrique.
Dans cette nouvelle phase, Adialéa réoriente sa stratégie vers des formats jugés plus adaptés et rentables, tels que Carrefour et Carrefour Market. L’entreprise a progressivement abandonné le modèle des grands hypermarchés au profit de surfaces plus petites, « mieux adaptées aux réalités locales et capables de rivaliser efficacement avec l’informel », souligne Julien Garcier, directeur du cabinet Sagaci Research, dans les colonnes de Jeune Afrique.
Présente en Côte d’Ivoire et au Cameroun, Adialéa opère sur deux marchés majeurs, mais les difficultés se concentrent surtout au Cameroun. Le 23 juin 2025, la filiale a procédé à une double opération sur son capital : une augmentation de 5,11 milliards de FCFA, portant temporairement le capital social à 8,92 milliards de FCFA, suivie d’une réduction immédiate du même montant pour apurer les pertes cumulées au 31 décembre 2024.
Cette restructuration confirme l’ampleur des tensions financières : ce n’est pas la première fois qu’AdialéaCameroun y recourt. En 2022, près de 3,8 milliards de FCFA de pertes avaient déjà été apurés via une opération similaire. Autant d’indices que la filiale enregistre des pertes récurrentes depuis plusieurs années, dans un contexte de concurrence accrue.


